Sélection du prix Les Imaginales 2020 (2ème partie)

La sélection du prix des imaginales 2020 se poursuit avec les catégories jeunesse et illustration.

Catégorie Jeunesse

– Face au dragon d’Isabelle Bauthien aux éditions Projet Sillex

Polyxène est une jeune fille qui arrive très vite aux bonnes conclusions. Pourtant, confrontée à une île qui défie la science, entourée d’adolescents qui prétendent appartenir à des époques différentes, il lui faudra toute la capacité d’abstraction dont elle est capable. Surtout quand le seul moyen de quitter sa prison est a priori de tuer un dragon et que sa seule arme est son intelligence…

Isabelle Bauthien est scénariste de BD et auteur de déjà deux romans dont Grish-mère, prix Elbakin 2018. La particularité ici, c’est l’éditeur. Les deux membres fondateurs sont aussi les auteurs du blog « What about a dragon ». Partant du constat que l’auteur est le maillon initial de la chaine du livre mais aussi le moins rémunéré (10% du prix de vente du livre revient à l’auteur), ils ont créé une maison d’édition à compte d’éditeur dont le but est de réaliser un circuit-court du livre et de rémunérer l’auteur à hauteur de 30%. Lancé fin 2018, Face au dragon est un de leur premier projet édité. Et pour un coup d’essai, c’est un coup de maitre, car l’œuvre a été remarquée et sélectionnée pour les prix Les Imaginales.

Si le projet Sillex vous intrigue, vous trouverez plus de précisions sur leur site: https://www.projets-sillex.com/article/2-a-propos.html.

J’ai peut être mal compris le projet mais j’ai l’impression que dans ce circuit court de distribution du livre, le libraire disparait et qu’on ne peut se procurer le texte que sur le site du projet Sillex.

– Moitiés d’âme de Anthelme Hauchecorme aux éditions Gulf Stream

La mägerie n’obéit qu’à un seul principe : elle ne peut s’exercer qu’à deux. Liutgarde le sait. Elle a pourtant fui Ortaire, l’époux qui lui avait été imposé, renonçant ainsi à son pouvoir. Exilée au nord des terres, elle serait morte sans l’aide des caravaniers et de Rollon, un mäge à l’esprit torturé. Épris l’un de l’autre, Liutgarde et Rollon se déplacent en roulottes avec leur communauté dans l’hostile forêt de la Sylverëe, ancien royaume des Faëes de l’Hiver. Mais l’équilibre de cette vie en cavale va complètement basculer, les obligeant l’un et l’autre à régler les dettes de leurs vies antérieures. Car dans ce monde tout se sait et tout se paie un jour. Leur pouvoir et leur amour suffiront-ils à les protéger ?

Moitiés d’âme est le premier tome d’une tétralogie. L’auteur a déjà été récompensé par le prix Matheson pour une de ses nouvelles et il a déjà obtenu le prix Les Imaginales en 2018 pour Journal d’un marchand de rêve.

– L’estrange Malaventure de Mirella de Flore Vesco aux éditions l’école des loisirs

Moyen-Âge. Les rats ont envahi la paisible bourgade d’Hamelin. Vous croyez connaître cette histoire ? Vous savez qu’un joueur de flûte va arriver, noyer les rats en musique, puis les enfants d’Hamelin ? Oubliez ces sornettes. La véritable histoire est bien pire, et c’est grâce à Mirella, une jeune fille de quinze ans, qu’on l’a enfin compris. Cette crève la-faim a un don ignoré de tous : elle voit ce que personne d’autre ne voit. Par exemple, elle a repéré cet homme en noir qui murmure à l’oreille de ceux qui vont mourir de la peste… Et ça lui donne une sacrée longueur d’avance. Y compris sur le plus célèbre dératiseur de tous les temps.

Dans ce 4è roman, l’autrice revisite le conte du joueur de flûte de Hamelin. Et cette fois ci, la parole est aux ados. Le roman a été récompensé par le prix Vendredi 2019

– Le prieuré de l’Oranger de Samantha Shannon aux éditions de Saxus

La maison Berethnet règne sur l’Inys depuis près de mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais des assassins se rapprochent d’elle…

Ead Duryan est une marginale à la cour. Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de mages. Sa mission est de protéger Sabran à tout prix, même si l’usage d’une magie interdite s’impose pour cela.

De l’autre côté de l’Abysse, Tané s’est entraînée toute sa vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence.

Pendant que l’Est et l’Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s’éveillent d’un long sommeil… Bientôt, l’humanité devra s’unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces.

Voici l’auteure la plus jeune de la sélection. Née en 1991, elle a déjà 4 romans à son actifs. Saison d’os explorait la dystopie. Avec Le prieuré de l’Oranger, elle fait une entrée remarquée dans l’univers de la fantasy avec un roman de plus de 900 pages aux personnages bien campés et variés aux prises avec la mythologie de leur civilisation et avec une épidémie liées aux forces draconiques dans certaines régions de ce monde.

And the winner is…

L’estrange Malaventure de Mirella. Le jury salue ici le style inventif et l’humour que l’auteur déploie pour traiter de sujets graves. Le fait que le roman se déroule en pleine épidémie de peste ne gâche rien bien au contraire.

Catégorie illustration

– Les montagnes hallucinées de François Baranger aux éditions Bragelonne

Toutes sortes de formules fantastiques nous vinrent aux lèvres tandis que nous contemplions, depuis notre point d’observation vertigineux, l’incroyable spectacle.

Arkham, 1933. Le professeur Dyer, éminent géologue, apprend qu’une expédition scientifique partira bientôt pour l’Antarctique avec pour ambition de suivre les traces de celle qu’il avait lui-même dirigée en 1931. Dans l’espoir de dissuader cette tentative, Dyer décide de faire un récit complet des tragiques événements auxquels il survécut, cette fois sans omettre les passages qu’il avait écartés à son retour, de peur d’être pris pour un fou.

Deux ans plus tôt, les navires affrétés par l’université Miskatonic avaient accosté le continent glacé au début de l’été austral, et le contingent de quatre professeurs et seize étudiants s’était mis aussitôt au travail. Les premiers résultats ne s’étaient pas fait attendre et le biologiste de l’expédition, le professeur Lake, était parti de son côté avec plusieurs membres de l’équipe afin de suivre une piste fossilifère prometteuse. Au bout de quelques jours à peine, il avait annoncé par radio avoir découvert de stupéfiants spécimens d’une espèce inconnue, extraordinairement ancienne, avant de cesser toute communication après une terrible tempête. Pressentant le pire, Dyer s’était porté à leur secours le jour suivant. Ce qu’il avait découvert sur place dépassait ses craintes les plus folles…

Paysages déserts glacés, créatures innommables vieilles de plusieurs millions d’années découvertes dans un état de conservation anormal, étranges structures géométriques au sommet de montagnes noires, plus hautes que l’Everest… Cette nouvelle de Lovecraft a inspiré des générations d’auteurs et de réalisateurs, de John Carpenter, lorsqu’il réalise The Thing, à Guillermo del Toro qui rêve de la porter à l’écran.

Fasciné depuis toujours par l’univers de H.P. Lovecraft, François Baranger, illustrateur reconnu dans le monde pour ses talents de concept artist pour le cinéma et le jeu vidéo, s’est attelé à la tâche « cyclopéenne de mettre en images ses principaux récits.

François Baranger est un artiste multi-casquettes: concept artist remarqué notamment pour Arthur et les Minimoys, la Belle et la Bête (de Christophe Gans) et pour des jeux vidéo, dessinateur de BD et illustrateur de couvertures de romans, romancier avec une œuvre de science fiction (Dominuim Mundi) et un thriller (L’effet domino). Il est imprégné par l’œuvre de Lovecraft qu’il a déjà servi deux fois auparavant. En 2004, il s’inspire de l’auteur américain pour créer une Bande dessinée dont la publication sera stoppée après le deuxième tome. En 2017, il publie une très remarquée version illustrée de l’Appel de Cthulhu. Il récidive en 2019 avec l’adaptation de la nouvelle Les montagnes hallucinées.

– Alice au pays des Merveilles de Daniel Cacouault aux éditions Bragelonne

 Une chose m’avait intrigué à la vue des images classiques d’Alice. Tout se passait comme si elle visitait un monde extraordinaire, dont les habitants n’étaient pas surpris par sa présence. Et si c’était elle l’élément déclencheur de toutes ces situations aberrantes ? Après tout, ce monde provient de son propre imaginaire. On l’apprend à la fin, c’était un rêve. Alice est une éveillée dans son inconscient. (…) Un dernier élément m’a convaincu de m’attacher à ce texte qui m’était au départ si peu familier. En lisant un entretien accordé par le réalisateur Hayao Miyazaki, où il lui était demandé quels étaient pour lui les plus grands textes autour de l’enfance, il plaçait Alice au Pays des Merveilles en tête. Il est donc un peu à l’origine du périple initiatique que j’ai finalement entrepris en compagnie d’Alice au Pays des Merveilles. Daniel Cacouault

Daniel Cacouault est aussi un artiste sans frontière. Il est à la fois peintre, illustrateur, concept artist pour Disney, Dreamworks et Netflix, directeur artistique et enseignant de rhétorique visuelle aux écoles des Gobelins et Georges Mélies. Il s’intéresse entre autres à l’univers des contes et livre ici une interprétation féérique de l’univers d’Alice au Pays des Merveilles.

– Les carnets Lovecraft – Dagon illustré par Armel Gaulme aux éditions Bragelonne

Océan Pacifique, Première Guerre mondiale. Intercepté par un destroyer allemand, un officier de la  marine marchande parvient à fausser compagnie à ses geôliers. Après des jours d’errance sur les flots du sud de l’Équateur, il échoue sur un continent inconnu, comme surgi des eaux. C’est sur cette terre sinistre jonchée de carcasses qu’il croisera le chemin d’une créature gigantesque, qu’on nommera Dagon, le Dieu-poisson. Miraculeusement sauvé mais hanté par des visions cauchemardesques, il témoignera de l’expérience qui l’a laissé aux portes de la folie.

Né en 1981 d’un père ethnologue et d’une mère grand reporter, ARMEL GAULME est un illustrateur diplômé de Penninghen-Académie Julian. Avec Les Carnets Lovecraft, il trouve l’opportunité de conjuguer son affection pour les carnets de croquis et sa passion pour Howard Phillips Lovecraft. Initiée avec la courte nouvelle Dagon, cette expérience propose une immersion dans l’univers littéraire du maître de Providence, une projection visuelle de ses cauchemars et de ses obsessions.

Le jeune artiste a débuté dans l’illustration avant de se tourner vers la production audiovisuelle. Lui aussi enseignant il explore depuis 2014 les études crayonnées et la création de carnets dessinés. Il débute avec Dagon une anthologie d’esquisses d’après les nouvelles d’H.P. Lovecraft.

– Elsewhere – the fantasy Art of Jesper Ejsing aux éditions Caurette

https://caurette.com/artbooks/elsewhere/

Jesper Ejsing est un illustrateur Danois. A treize ans, déjà adepte de JRR Tolkien, il tombe définitivement dans la marmite de la fantasy grâce à un jeu de rôle de Donjons et Dragons. 15 plus tard, les éditions Caurette consacrent à son œuvre un beau bébé de 400 pages et 3 kg.

And the winner is…

Dans cette sélection exclusivement masculine, dominée par les éditions Bragelonne (3 ouvrages sur les 4, témoignant de la qualité du premier éditeur indépendant de l’imaginaire en France) et sur laquelle plane l’ombre d’H. P. Lovecraft, c’est François Baranger qui est récompensé pour son interprétation illustrée des Montagnes Hallucinées.

Dans le prochain article, nous détaillerons la sélection nouvelles et prix spécial du jury.

Bonnes découvertes, bonnes lectures et que l’imagination soit avec vous!

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